ARGENTINE – CHILI 4
ARGENTINE – CHILI 4
DU 4/12/11 AU 4/01/12
CHILI
L’île de Chiloé : connue comme étant l’un des endroits les plus humide du Chili, il paraît qu’il y pleut 370 jours par an !
Elle nous réserve pourtant une belle surprise : un soleil radieux !
Nous débarquons sur cette île paisible après 45 mn de traversée…Ici le temps ne semble pas avoir d’emprise, la quiétude règne, imperturbable.
C’est simple plus tranquille qu’ici…tu meurs !
Nous passons quelques jours à nous balader, visitant les petits villages dans lesquels on trouve une de ces fameuses églises en bois.
Trystan se fait accoster par des chilotes qui lui donnent leur adresse facebook avec en prime un petit “I love you” griffonné sur le papier…Heureusement nous n’avons pas de compte Facebook !
Après avoir pris une bonne dose de calme, frisant l’ennui, nous rebroussons chemin jusqu’à la frontière argentine…en route nous faisons une dernière halte au parc national chilien Puyehue :
On fait une jolie promenade nature pimentée d’une belle frayeur :
Alors qu’on grimpe jusqu’au mirador, on voit notre Trystan se figer,une vilaine grimace aux lèvres , le doigt pointé vers une…énorme araignée…de la famille des tarentules…
Elle est tranquille sur le tronc d’arbre couché, à quelques centimètres des yeux de notre loulou et ce qui fout encore plus la trouille, c’est qu’on est tous passés devant sans la voir et que nous aurions pu aisément prendre appui sur ce tronc et donc poser nos petites mains insouciantes sur l’énorme bébête !!!
Et pour couronner le tout, Noah, armé de son bâton, donne un coup, sans le vouloir, à la belle qui s’agite alors que Greg s’était rapproché d’elle pour la photographier…tout le monde se met à hurler de surprise…et un peu de peur aussi !!!
“Bon les gars, on marche droit devant, bien au milieu du sentier, les mains ne touchent rien et on regarde où l’on met les pieds !”
On en recroisera 2 autres !
Mais le but de la balade est d’apercevoir le volcan devenu célèbre pour ses crachats de cendres qui se répandent sur l’Argentine : le volcan Puyehue.
ARGENTINE
On repasse Villa la Angostura toujours sous la cendre.
On arrive à Bariloche
On s’obstine à chercher du gaz, nous trouvons bien une usine mais celle ci ne remplit que les camions, énervés d’avoir tourné en rond et perdu tout notre temps ainsi que notre sang froid, nous renonçons à nos courses et nous nous rendons directement à la poste pour expédier notre colis CNED …mais plus d’électricité …donc pas d’envoi ! Et lorsqu’ on essaie de repartir de cette ville, des manifestants barrent l’unique route en brulant des pneus :
En bref, Bariloche s’est vengé de la mauvaise image que nous avions d’elle :
Tu ne trouveras point de gaz
Tu ne feras point tes courses
Tu ne posteras point ton colis
Tu ne repartiras jamais de Bariloche
Allez maintenant c’est définitif : on n’aime pas Bariloche, c’est Bariloche la moche !
Lendemain, nous arrivons quand même à nous enfuir de cette ville et trouvons tout naturellement sur notre route une belle usine de gaz qui nous remplit notre bouteille pour 3 fois rien et en moins de 2 !
On descend l’Argentine par la mythique Ruta 40 qui est quelques fois asphaltée et quelques fois pas !
Nous sommes en Patagonie : de la steppe à perte de vue, rien, vraiment rien d’autre sauf un vent cinglant qui se fait notre compagnon de route.Moins d’un habitant au km2 !
On est vraiment étonné, on ne pensait pas que tout était aussi paumé, on peut faire des centaines de bornes sans voir âmes qui vivent. Incroyable !
On avale les km et après un petit bivouac paisible au bord de l’eau où les enfants étudient des larves de grenouille : une sphère verte dans une main, le bouquin sur les animaux et insectes dans l’autre; on bifurque pour Sarmiento avec le joli lac Musters dans lequel les loulous peu frileux osent une baignade.
Mais le vent est si violent que nous devons renoncer à passer la nuit près du lac, c’est intenable dehors et dedans nous sommes secoués comme des maracas !
Nous prenons une bonne piste qui nous mène à l’attraction du coin : “le Bosque Petrificado” : les paysages sont saisissants de beauté, nous sommes enchantés : une balade nous conduit à travers les arbres pétrifiés qui ont troqué leur matière organique pour de la matière minérale.
Une bien belle journée mais sans rien manger…ben oui, va savoir pourquoi, nos 2 loulous ont décidé de faire une journée de jeun pour soutenir la famine dans le monde : juste un malheureux petit déj et basta !!! En fin de journée , nous leur demandons jusqu’à quand ils comptent faire abstinence : et là nous sommes étonnés de les entendre dire “jusqu’à demain, ce soir on ne mange pas, c’est toute la journée le jeun !” bluffés devant tant de détermination, nous n’intervenons pas et prenons notre faim en patience ; vers 21h ils accusent un peu le coup et sont à la limite de craquer mais tout le monde va se coucher…le ventre creux !
Mais tôt le lendemain, ce creux aura raison du courage de Noah en mettant à mal son estomac…malade de ne rien manger ! Allez un bon petit déjeuner accompagné de félicitations pour avoir eu tant de détermination et de volonté alors que nous , parents , nous ne leur avions rien demandés…Bravo !
On reprend ensuite notre ruta 40 pour rejoindre nos amis les Roux et les Maynardos avec lesquels nous devons passer Noel à Los Antiguos.
Drôle de retrouver la famille Roux avec qui nous avions déjà fêter notre premier Noel au Mexique ! et nous voici maintenant tous réunis en Patagonie ! Autant dire que cette année ce ne sera pas maillot de bain et mer Caraïbe mais plutôt coupe vent et lac Buenos Aires…Et au fait y a pas de méduses dans l’ lac ?
Tout aussi content de revoir la famille Maynard avec qui nous avions passés un peu…beaucoup de bon temps à Valdès !
Et parce que c’est, sans doute, jours de fête , le vent tire sa révérence et nous offre 2 belles journées de répit.Le soleil , lui s’invite à la fiesta où il est immédiatement reçu comme un roi…
Un bon repas fait de petits fours, truite saumonée dans un crémeux de fruits de mer et pommes de terre rissolées, suivi de tartes aux pommes, poires, mousse au chocolat et même une charlotte choco poire…le tout fait maison enfin plus exactement fait camping car !!!
Certains cuisinent, d’autres font la plonge !!!
Comptoir de voyageurs ?!
On improvise une petite boum sous les étoiles pour nos 8 loulous.
Et puis, dans la nuit, une fois petits et grands endormis, le père Noel passe …
26/12 : Il est temps de nous quitter, nos chemins vont dorénavant à l’opposé.
Ce fût une bien belle idée d’avoir tous pris le temps de nous recroiser et qui sait, nous nous retrouverons peut être plus loin, plus tard, au delà des océans, tout simplement un jour en France !
CHILI
Le temps magnifique nous incite à une incursion au Chili. Après un repassage de frontière avec une fouille un peu plus soutenue qu’on en avait pris l’habitude, nous voici à Chile Chico, ville bien agréable au bord du lac qui a désormais changé de nom : Ce lac, le deuxième plus grand d’Amérique du Sud après le Titicaca est à cheval sur 2 pays : côté argentin il se nomme Buenos Aires, et côté chilien : General Carrera .
Une piste longe le lac donnant des points de vue époustouflants, le soleil illumine le lac qui explose de couleurs : un véritable camaïeu de bleu : du bleu profond au bleu turquoise, c’est vraiment fantastique.
La piste rejoint la fameuse carretera australe : la ruta 7.
Depuis Chile Chico c’est 180 km de piste pas toujours confortable : tôle ondulée bien sûr : hein ? quoi ? on ne s’entend plus vraiment parler : juste le brouhaha des vibrations du CC meuble le silence forcé…
Nous arrivons au village de Puerto Rio Tranquilo qui est tranquilo comme son nom le suppose bien .
C’est ici que nous embarquons pour un tour de bateau sur les eaux bleues glacier du lac. Nous allons admirer les joyaux de Marmol : cavernes, tunnels, cathédrale et chapelle de marbre :une formation géologique aux formes singulières mais surtout aux couleurs extraordinaires, en plus on a vraiment de la chance car d’habitude ici le vent souffle tant il peut et aujourd’hui…magie c’est calme plat , d’après le guide c’est plus que rare ! on peut profiter pleinement de ce que nous offre la nature !
On décide de revenir en Argentine par le paso Roballos mais pas si vite : avant Cochrane un panneau nous indique d’enclencher la première , tiens bizarre, on comprend vite pourquoi quand un mur de terre se dresse devant nous:
Premier virage , ça passe , deuxième ça passe, puis ça se corse, on perd un peu de notre élan quand le clou de la série spéciale arrive : évidemment la pente est bien raide, en plein virage et toute bosselée…et là ça passe plus : on patine !!!
On redescend en marche arrière, je me poste au virage pour prévenir qu’un poids lourd de 4 tonnes est en plein milieu de la carrée, en train de manœuvrer. on se trouve un plat, Greg daigne changer les 2 roues avant qui ont dû finir de mourir mais heureusement pour elles finir de souffrir…fallait voir l’état des pneus ! Il y avait déjà plusieurs jours qu’ils étaient à bout de gomme !!!
On espère que cela suffise pour passer mais non : la 2ème tentative se solde par un échec : nous avons probablement atteint les limites d’un véhicule traction , première fois du voyage que le côté traction nous pose un problème, il faut un début à tout ! tant pis nous faisons demi tour et repasserons par là où nous sommes arrivés.
Mais ce n’est guère mieux car la piste que nous avons dévalé à l’aller (sans trop nous soucier du retour) est dotée du même panneau, ce qui ne présage rien de bon et en effet : ça grimpe sec et le sol n’est pas très dur et toujours remplit de bosses : re on patine !
On a 3 choix :
-soit on lui tire sur la gueule (du cc pas du chauffeur) pour faire le forcing mais on risque de cramer nos pneus (déjà de secours !), fusiller l’embrayage…en bref : tout casser…
-soit on décide de s’installer à vie dans un bled de la carretera australe mais on n’est pas super motivé…
-soit on stoppe un de ces nombreux 4x4 et on se fait un peu tirer pour soulager notre camping car …
Et nous voilà quelques mètres plus loin comme si de rien était à poursuivre notre route et, contents que quelqu’un se soit arrêter pour nous aider, nous accomplissons nous aussi nos B.A. du jour : au programme : on porte secours à des autostoppeurs épuisés et quelques km plus loin à une famille dont le 4x4 est en panne …
ARGENTINE
Nous retrouvons de nouveau l’Argentine…et roulons une nouvelle fois sur la ruta 40, des centaines de km pour rejoindre Calafate dont la plupart sur une piste caillouteuse.
En chemin , nous bifurquons pour visiter la Cueva de las Manos, des peintures rupestres préhistoriques dans un canyon surplombant le rio Pinturas : des mains négatives, des scènes de chasse dans un environnement magnifique.
A Bajo Caracoles, nous remplissons en diesel dans l’unique pseudo station service du no man’s land puis plus rien pendant un jour et demi de route : un paysage désertique où nous croisons parfois des guanacos, des chevaux sauvages et des nandous…mais pas d’humains ! Le vent nous accompagne toujours, ce n’est donc pas un mythe cette Patagonie ! Ces terres immenses, nues, à perte de vue, limite hostiles, cette solitude infinie que seule la violence du vent ose troubler : PATAGONIA !!!
Sur notre piste, nous avons le loisir d’admirer la belle route toute goudronnée sur laquelle nous n’avons pas le plaisir de rouler : et on en bave, comme un chien devant son os…
Dur dur d’arriver à destination, les nombreux cailloux mettent à mal notre CC : 1 ploc sur le pare-brise, un trou dans un des caches plastiques du CC, le bidon d’essence sous le camping car qui essaie de prendre la tangente et une crevaison qui tombe à pic puisque nous roulons déjà avec les roues de secours, on ressort un des vieux pneus défoncés qui avait pourtant cru qu’une fois son heure sonnée , il serait délivrer du mal…mais pas le choix, il nous faut arriver à Tres Lagos pour trouver une gomeria afin de réparer nos pneus (enfin ce qu’il en reste !)en attendant dans acheter des tout beaux à Calafate .
Bien sûr, le pneu mourant agonise et c’est ainsi que tous les 20 km , Greg le regonfle !
Puis ça y est nous voici à Tres Lagos un 31 décembre ! Une ville fantôme : mais la gomeria est ouverte et nous dépanne. Pour ce qui est de l’essence même pas en rêve, il y a bien une station service mais il n’y a plus une goutte de combustible ! Heureusement ce qui nous reste nous suffit pour rejoindre Calafate et ne pas terminer l’année dans ce trou perdu !
Nous arrivons en fin de journée, longue journée épuisante, à Calafate où nous basculons tous les 4 en l’an 2012 face au lac Argentino…
Mes parents et mon neveu Matys nous rejoignent ici le 4/01 pour de nouvelles aventures en famille …nombreuse !
Nous vous souhaitons à tous et à toutes :
Du bonheur, de la santé, voir même de la prospérité mais aussi des rêves plein la tête, des souvenirs plein la mémoire et des étoiles plein les yeux …