PANAMA

PANAMA

DU 02/04 AU 24/04/2011

23 JOURS / 1540 KM

On quitte le Costa Rica par la frontière caribéenne de Sixaola symbolisée par le passage rocambolesque d’un vieux pont reliant les 2 pays.

Très impressionnant de rouler sur ce pont branquignolant ; des planches non fixées comblent les trous : elles se lèvent sous le poids du camping car…ça fout un peu les chocottes…

 

Nous expédions rapidement les formalités pour notre entrée sur le sol panaméen, sauf pour le camping car, les douaniers peu pressés se plaisent à nous faire poireauter , les jambes croisés sur leur bureau…patience est le maitre mot pour riposter face à leur nonchalance (et à la connerie ) !

Mais au bout d’une dizaine de minutes; L’un d’entre eux daigne s’occuper de nous, trainant la patte et avec le sourire rangé à double tour dans un de leur tiroir…n’en demandons pas trop : juste notre permis temporaire d’importation nous suffira …mais pour cela il nous faut des photocopies et une assurance… seulement à 11h la personne est déjà partie en pause déjeuner…logique non ! il va falloir attendre et encore attendre son retour…

Finalement début d’après midi, nous voici sur la route pour Almirante, en chemin nous croisons de vrais bidonvilles , des maisons, que dis je, des cabanes en bois et en tôle…la misère!

On bivouaque près du port sur le parqueo d’un petit comedor.Les patrons sont super accueillants, ils nous embrassent en partant. Nous devons par contre renoncer à la tentation de nous balader sur les iles de Bocas del Toro : il pleut des trombes d’eau !

Nous repartons par une belle route montagnarde à travers une végétation exubérante.

A un péage ; un policier nous demande le paiement de 5 dollars; trouvant le montant démesuré; je lui demande si la camioneta devant nous a payé la même somme, il me répond que non : 3 dollars. Pourquoi nous on doit payé plus, monsieur l’agent ? il rétorque : ben alors  3 dollars ! très persuasive la policia !!!

Nous arrivons sur la côte pacifique à Playa las Lajas, sympathique mais un peu crado…toujours autant d’immondices ! Les locaux laissent naturellement leurs ordures après le pic Nic !!!

Puis on se met au vert en rejoignant le village de Santa Fé perdu dans la montagne, on se sent bien ici, c’est très joli et bien tranquille.

On se gare en plein cœur du village , près de l’église.

 

Les villageois sont intrigués par la présence de notre camping car, on entend les enfants questionner leur parent à propos de notre étrange véhicule : es un carro casa (une voiture maison) !

Lendemain, on va marcher jusqu’à la cascada Bermejo, bien agréable de se baigner dans ses eaux fraiches après avoir sué sous le soleil accablant.

  

 

  

Sur la route pour la péninsule d’Azuero, on se fait arrêter par un flic qui veut nous coller une amende de 100 dollars car sur la deux voies on roulait sur la gauche pour doubler…et c’est interdit ?! Il finit par s’adoucir et nous laisse repartir

Nous voici maintenant au parc national de Sarigua, vaste étendue rougeoyante.

Nous montons sur le mirador vétuste avec carrément des planches en moins : du coup on passe d’une échelle à l’autre en équilibre sur l’unique planche restante…Sujets au vertige s’abstenir !!! D’en haut jolie vue sur le parc aride.

 

On passe la nuit à l’entrée du parc puis réveil matinal pour une balade en compagnie de Senovio, non pas qu’on est réellement besoin d’un guide, mais il est si gentil et lui a vraiment besoin  de gagner quelques Balboas (monnaie local).

La terre qui jadis était peuplé par les indiens, passe de l’orange au rouge puis au jaune; une vrai palette de couleur.

 

 

Il nous montre des vestiges de céramiques en fracas à même le sol , il y a encore de la peinture, elles datent de 1000 APJC !

Ici seuls quelques cactus survivent dans cette terre gorgée de sel. Un peu plus loin, un élevage de crevette s’est installé.

Ici les crevettes sont vendues à prix dérisoires, on en profite pour en acheter à la petite fille de Senovio pour 4 dollars le kilo !

Comme l’endroit est bien agréable, on reste une journée de plus, Greg en profite pour installer des ventilateurs dans les lits des 2 loulous…il fait vraiment très chaud au Panama !

Puis le soir venu , nous retrouvons notre petit papi avec qui nous partageons une bière…il nous conte sa vie difficile avec à sa charge ses 2 petits enfants abandonnés par leur fille !

 

Nous sommes emplis de tristesse, nous vidons un peu plus le camping car pour lui offrir des jouets et autres; nous aimerions tellement faire plus…Il reviendra avec un sac rempli de fruits pour nous remercier ! Au revoir Senior , bonne chance et puis simplement Merci pour cette rencontre .

Chitré : une halte technique : essence, vivres, ophtalmo pour Greg qui a chopé une tache dans l’œil mais rien de grave et pour moi ORL à cause d’une douleur à l’oreille  !

9 / 04 : Cette date n’évoque peut être pas grand chose pour vous mais, pour nous c’est jour de fête :

Et oui ça fait pile un an que nous avons tout plaqué pour vivre dans un camping car, en route pour le Nouveau Monde !!!

1 An que nous arpentons le continent américain, tous les 4 en famille avec 46180 KM au compteur !

Nous n’en revenons pas : déjà 365 jours se sont écoulés depuis notre grand saut vers des terres inconnues…et que d’émotions vécues, que de paysages admirés et que de belles personnes rencontrées… à raconter plus tard à nos enfants; mais non !par bonheur ils nous accompagnent et les vivent avec nous , ils en sont même les principaux acteurs.

Mais cassons un mythe : il faut savoir que notre aventure n’est pas tout droit tiré d’un conte de Walt Disney : il y a aussi les mauvais jours avec leurs lots de cris, d’ engueulades; les chamailleries, le CNED (ah le CNED !), les pleurs : la vraie vie quoi !!! Mais en plus trépidant quand même !!!

C’est vrai que vivre 24H/24 , 7J/7, et aussi 365 J/ an à 4 dans quelques m2 exacerbent nos défauts, nos sentiments et ressentiments… et c’est du sport ; alors on essaie de prendre sur soi; on se supporte, parfois on  s’insupporte et il arrive même qu’on s’emporte !

C’est l’aventure familiale dans tous les sens du terme !

Mais ne vous y trompez pas, si c’était à refaire, nous retenterions ce saut à l’élastique dans l’inconnu car du bonheur nous en avons tant partagé pendant cette année que nos petits bobos , sautes d’humeur et frayeurs n’ont leur place qu’au rayon anecdote !

Nous ne savons pas si nos enfants se rendent compte aujourd’hui de ce qu’ils vivent , mais un jour, ils sauront, ils se souviendront d’un sourire, d’un visage, d’une odeur, d’une ambiance spéciale aux allures d’ailleurs, d’une rencontre furtive avec le monde animal, des superbes paysages qu’ils ont eu la chance d’admirer…

En tout cas, nous , on n’oubliera pas, bon jour ou mauvais jour, cette aventure fait partie de notre histoire, avec en prime une belle leçon d’humilité face à la pauvreté dont nous avons malheureusement trop souvent été témoins…Mais quel miracle: la plupart de ces gens restent joyeux: ils chantent, dansent avec le sourire aux lèvres…( les rois de la Fiesta)

Nous ne sommes pas égaux face à la faim et à la misère dans ce bas monde, mais, savons nous à quel point nous avons de la chance d’être né du bon côté du globe !

Notre route continue toujours plus au Sud…les yeux et le cœur plus que jamais grands ouverts…

Et pour le moment elle nous amène à Vénao, un spot de surf prisé .

Allez c’est décidé , Greg va tenter de dompter les vagues…à moins que ce ne soit le contraire…

 

 

Pour nous pas de baignade, la plage et l’océan sont remplis de petites méduses …et le spectre de l’hôpital de Chetumal au Mexique reste bien présent dans nos esprits…

Quelques jours plus tard, nous quittons cette péninsule pour la jolie plage de Santa Clara : l’eau est bleu turquoise…

 

Petite journée de Farniente avant de gagner les montagnes d’El Valle…La fraicheur est plus que bienvenue et le coin est charmant !

 

Nous allons aux piscines thermales nous enduire de boue le visage…Un petit temps de séchage en écoutant les explications du guide, puis rinçage avant d’aller se prélasser dans les bassins d’eaux chaudes !

 

le jour suivant ; on décide de se faire une bonne balade jusqu’à la tête de la India Dormida (montagne en forme d’indienne qui roupille !)

A peine arrivé au parqueo pour garé le CC , une dizaine d’enfants nous sautent dessus pour nous proposer de surveiller le véhicule ou bien pour nous servir de guide , l’un d’entre eux nous dit : “je suis guide !” je lui réponds : “un bien jeune guide, non ?!Quel âge as tu ?” et il me lance fièrement “8 ans!!!”

Malgré son regard coquin, nous ne pouvons pas nous résoudre à payer un enfant de 8 ans ! Nous trouverons seuls notre chemin.

On monte , on monte, et on monte encore jusqu’à l’indienne qui a apparemment la tête dans les nuages ! En haut, nous jouissons d’une vue splendide .

Lundi 18 /04 : direction la compagnie maritime Barwil pour le passage en cargo de notre CC vers la Colombie  prévu le 28/04.

Mais première surprise, cette date est annulée et on nous propose soit un départ le 24 soit début mai.

Allons y pour le 24, mais le 24 c’est dimanche ! et en plus comme nous sommes en pleine semaine sainte , vendredi est férié et il nous faut alors laisser notre maison au port de Colon ce jeudi 21 soit dans 4 jours !!!

Une journée de taré nous attend, on doit d’abord se rendre aux douanes car bien sûr il y a un problème, les douaniers super sympa et très pro dont on vous a parlé précédemment , se sont trompés sur le numéro de VIN (moteur)  et il faut alors corriger ce cher permis d’importation si nous voulons un jour quitter le Panama !

Et là je tombe sur probablement le mec le plus antipathique qui soit,il me parle comme à une merde en pestiférant , j’ai alors les mégas boules de me faire traiter de la sorte mais j’ai urgent besoin de ce papier et je la ferme.Tout est en ordre et je fais remettre les gaz à Greg , direction le contrôle du véhicule puis la police pour une autorisation de sortie.

Tout ceci se passe dans le quartier le plus glauque et le plus dangereux de Panama city : Curundu; A plusieurs reprises nous avons demandé notre chemin et on nous répondait : “mais pourquoi vous allez là bas, il faut pas y aller, c’est très dangereux !”

Oui mais nous, on n’a pas le choix ! Autrement on s’en serait bien passé !!!

Il peut arriver parfois d’atterrir dans ces quartiers sans le vouloir juste en se perdant, mais là nous y allons de notre plein gré !!!

Donc nous traversons la grande misère, on se gare d’ailleurs juste en face d’elle . Quelques militaires sont un peu partout pour contenir tout ce petit monde.

Une fois toute la paperasse terminée, on fonce à Barwil pour quelques explications complémentaires. En relisant les papiers je m’aperçoit que notre camping car part sur un LOLO ce qui signifie que notre maison va maintenant voler dans les airs attachés à un Flat Rack…montée d’adrénaline, on a tellement été pressé qu’on n’a pas fait attention…tant pis,on priera !!!

On paie notre dû à Barwil, en espèces bien sûr ! Il faut compter : 55 dollars le m3 et les frais de port à Carthagène 140 dollars…cheros la traversée de 2 jours et tout ça pour quelques centaines de km de route qui pourraient exister entre Panama et la Colombie : probablement moins lucratif !

On va se changer les idées avec l’incontournable visite du Canal de Panama aux écluses de Miraflores. On a la chance de voir passer 2 énormes bateaux. Visite du musée pour mieux se rendre compte de l’incroyable chantier pour relier les 2 océans.

Il traverse le pays dans sa largeur sur près de 80 Km.

 

 

Nous rejoignons le La Ciudad de Panama où nous retrouvons nos amis les Gasul, Claude et José qui sont sur le retour en France. Les enfants sont fous de joie et nous aussi…des mois qu’on ne s’était pas vu et pourtant on a l’impression que c’était hier…

Et en plus c’est l’anniversaire de José…71 ans au Panama…Pour l’occas’ ils nous invitent à un bon repas avec en prime des tartines de foie gras !

 

Nous sommes tellement bien en leur compagnie qu’on en oublierai presque qu’après demain il nous faut laisser notre camping car et pour cela il faut que tout soit prêt !

C’est l’heure de nous quitter… A bientôt …bon retour au pays

On ne manque pas de les gratifier des éval de nos loulous; à eux: nos papis pas comme les autres.

Jeudi 21/04 : 5 h du mat au garde à vous direction Colon.

Tout se passe un peu près bien jusqu’à ce qu’on nous demande de nous séparer de nos bouteilles de gaz interdites, parait il, même vides !!!

Là, les esprits s’échauffent, il est hors de question qu’on laisse nos bouteilles ! Après une demie heure de palabres et plusieurs coup de fil à Madame Evelyn Batista , on arrive à sauver l’une des 2 bouteilles (la seconde n’étant pas complètement vide même pas la peine d’y penser !). Pour cela il a d’abord fallu bien râler puis rédiger une décharge stipulant qu’en cas de dommage au navire causé par notre bouteille vide nous serons tenus responsable !

Puis s’en suit la vérification des mesures : nous avions pourtant fait attention de ne pas tricher sur les dimensions de notre maison mais ils ne trouvent pourtant pas les mêmes…à croire que notre camping car a continué sa croissance pendant la nuit (futur RV ?!) Et donc ils nous font flic pour quelques cm en plus alors qu’on vient de payer une somme astronomique à Barwil.

Greg se met soudain à parler énergiquement avec les mains, évoquant même la possibilité d’en coller une à l’agent maritime qui campe sur ses positions…Du coup pour gagner quelques centimètres et histoire de ne pas leur laisser le dernier mot,Greg démonte le pare buffle…

 

On repart stressé et vidé ! Maintenant direction Puerto Lindo où nous attend le voilier qui, dimanche, va nous emmener en Colombie Via l’archipel des iles San Blas…

On monte alors dans un de ces bus appelé Diablos Rojos (à cause de leur nombreux accidents meurtriers dans la ville de Panama, comme on est à Colon on ne risque rien !)

 

 

Ces bus tout décorés sont magnifiques et très folklo ! Après une heure et demi, nous faisons d’abord une halte à Portobelo.

Cette baie paisible ne le fût pas toujours : après sa découverte par Christophe Colomb , elle devient quelques années plus tard l’un des ports les plus riches du continent…Difficile à concevoir…le temps a la vertu de changer les choses !

 

 

Puis le lendemain, nous arrivons à destination,on se trouve un hôtel avec services zéro qu’on paie pourtant plutôt cher…

On enrage quand on voit les possibilités qu’ils ont et ce qu’ils en font, ils n’ont pas le même respect du client que dans nos pays, pourtant on n’est pas exigeant juste des serviettes dans la chambre, de l’eau dans la douche , un miroir et une bière avec un peu mieux qu’une heure d’attente alors que nous sommes les seuls clients !

C’est pas qu’ils sont désagréables juste qu’ils s’en foutent et faut voir l’état des serviettes qu’on nous donne après les avoir réclamées : toute auréolée de tâche ; le resto c’est pas mieux: tu peux manger 2 ou 3 jours de suite et retrouver tes miettes et traces du repas du premier jour sur les set de table qui ne sont jamais nettoyés et disposés en bataille comme les derniers clients les ont laissé !

Quel gâchis !

Pourtant l’endroit est sublime ! Puerto Lindo , il porte bien son nom : joli port

 

On rencontre Tad le capitaine du Tchao Tchao et “su amor” Muriel, comme il la nomme si bien . c’est à bord de ce voilier que nous allons changer de continent…

Mais ça, c’est une autre aventure…